ADAPTATION AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES

Terres et Forêts

Les forêts recouvrent des superficies considérables des provinces de l’Atlantique : de 47 % à l’Île-du-Prince-Édouard à 86 % au Nouveau-Brunswick. La foresterie est ainsi devenue un élément fondamental de l’économie du Canada atlantique.

Étant donné le climat tempéré et humide qui prévaut au Canada atlantique, la sécheresse est considérée comme une source de perturbation relativement mineure. En 2005, moins de 1 % de la superficie forestière totale des provinces du Canada atlantique a été la proie des flammes. Étant donné la contribution directe du feu au régime global de perturbation du Canada atlantique et les conditions générales plus humides prévues pour la région dans un climat futur, le feu lui-même ne deviendra probablement pas un sujet de préoccupation plus pressant.

L’évolution des régimes climatiques entraîne l’exposition temporaire des espèces d’arbres indigènes à des conditions atmosphériques sous-optimales qui provoquent des périodes de stress. Chaque espèce d’arbre vit dans une certaine enveloppe climatique, c’est-à-dire un ensemble de conditions climatiques que l’arbre peut tolérer. Le changement climatique entraînera une fluctuation de ces enveloppes climatiques dans un premier temps, puis une migration par la suite. Les arbres qui vivent près de la limite de leur enveloppe climatique subiront des changements de conditions climatiques plus fréquents et éventuellement permanents. Cela entraînera un stress pour certaines espèces, mais ces mêmes conditions fluctuantes pourraient être favorables à d’autres espèces d’arbres. S’adapter à ce changement à l’avance peut créer une plus grande résilience.

Rapport vedette de Ben Phillips (2015) sur la Réserve de biosphère de Fundy, une organisation à but non lucratif qui englobe une zone de plus de 430 000 hectares du fond de la baie de Fundy, soit de St. Martins au marais de Tantramar et jusqu’à Moncton. Les forêts du futur dans la réserve de la biosphère de Fundy : Résilience au changement climatique des espèces d’arbres dans la région de la réserve de biosphère de Fundy. 

Les insectes et les maladies indigènes jouent un rôle écologique essentiel dans les forêts du Canada atlantique. En se nourrissant des arbres et d’autres matières végétales, les insectes et les micro-organismes forestiers contribuent au sain développement et à la régénération des écosystèmes forestiers. Ils aident à renouveler les forêts en éliminant les vieux arbres ou les arbres vulnérables, en recyclant les éléments nutritifs et en fournissant habitat et nourriture à la faune. Toutefois, certaines infestations sont si graves qu’elles détruisent ou endommagent de grandes superficies de forêts à valeur commerciale, ou infestent les produits forestiers canadiens destinés à l’exportation. Les insectes et les maladies, qu’ils soient indigènes ou exotiques, deviennent alors des ravageurs ou des phytoravageurs.

À mesure que le climat change, les insectes se déplacent vers de nouvelles aires de répartition. Certaines espèces ont du mal à s’adapter au nouvel environnement et ne deviennent pas envahissantes. D’autres, en revanche, se portent très bien, car elles n’ont pas d’ennemis naturels dans leur nouvel environnement. Comme les ravageurs indigènes, ces espèces peuvent causer des dégâts importants dans les peuplements purs ou dans les peuplements comportant un fort pourcentage d’une seule espèce où elles trouvent une grande source de nourriture disponible. Un message clé qui ressort de la recherche forestière est que les changements climatiques entraîneront probablement des perturbations soudaines et imprévisibles. Les gestionnaires de forêts devront cultiver des populations d’arbres diversifiées et résilientes, car le changement climatique implique qu’il faut se préparer à toute éventualité. 

 

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