BLOG

Nouvelles perspectives de la lutte aux changements climatiques grâce à l’engagement et au leadership des parties prenantes

Une photo de paysage d'une communauté côtière au crépuscule avec un héron se tenant dans l'eau au premier plan.
Stephanie Arnold

octobre 26, 2023

Un virage perceptible est en train de s’opérer dans le domaine de la lutte contre les changements climatiques, un virage qui aurait dû être pris depuis longtemps. Cette évolution est sans aucun doute le résultat d’un leadership provenant de sources probables et improbables, et d’une modification dans les attentes relatives à la lutte contre les changements climatiques. Qu’il s’agisse de ce que nous faisons pour le climat, de qui dirige le travail, du moment où nous choisissons d’agir, de l’endroit où nous concentrons nos efforts, de la raison pour laquelle les objectifs climatiques sont ce qu’ils sont ou de la manière dont nous nous y prenons – la lutte contre les changements climatiques est aujourd’hui très différente de ce qu’elle était il y a dix ans, et c’est une très bonne chose. 

Quant à savoir ce qui a motivé et permis ce virage, le titre de l’article donne un indice. La montée du leadership, du militantisme et une plus grande participation des détenteurs de connaissances dans des domaines historiquement exclus de l’espace climatique a fait ressortir de nouvelles compétences, perspectives, valeurs et objectifs. Tous ces facteurs ont mis en évidence les lacunes des concepts de « quoi », « quand », « où », « pourquoi » et « comment » et ont poussé les praticiens et les spécialistes à considérer les mesures climatiques comme des occasions d’établir de meilleures relations avec le territoire, de renforcer la biodiversité, d’améliorer la sécurité de l’eau, de fournir des moyens de subsistance valables, d’accroître l’accessibilité et d’atteindre des objectifs de justice sociale. 

Considérer les mesures de lutte contre les changements climatiques comme une partie intégrante de l’action environnementale, sociale et économique – plutôt que comme des mesures distinctes qui rivalisent les unes avec les autres pour obtenir des ressources et de l’attention – comporte plusieurs avantages complémentaires. Tout d’abord, cette perspective rend les mesures de lutte contre les changements climatiques pertinentes en orientant les discussions non plus sur la question de savoir si un projet de réduction des émissions peut ou non influencer les changements climatiques à l’échelle mondiale, mais sur les avantages connexes que ce projet de réduction des émissions peut apporter à l’échelle locale. 

Deuxièmement, cette approche intégrée renforce l’adhésion. Certains groupes du grand public peuvent se sentir désengagés de l’action climatique parce qu’ils sont confrontés à des défis plus urgents et plus tangibles. Si l’action climatique contribue toutefois à relever ces défis, la volonté collective et politique de rendre l’action climatique future encore plus ambitieuse et plus efficace pourrait s’en trouver renforcée. 

Troisièmement, cette approche ouvre de nouvelles possibilités de collaboration et de financement. Concevoir une action climatique à multiples facettes nécessite de nouvelles interactions entre les détenteurs de connaissances et les praticiens et permet d’accéder à différentes sources de financement dans de multiples secteurs. 

Enfin, cette intégration permet de trouver des solutions adaptées à la complexité du problème. Des questions telles que la sécurité de l’eau, la santé des écosystèmes, la sécurité alimentaire, la pauvreté, les changements climatiques, la justice sociale et la biodiversité sont interdépendantes. Les tentatives passées ont souvent simplifié à l’extrême et séparé artificiellement ces questions en éléments plus petits et plus faciles à gérer. Bien que les tentatives aient été réalisables, elles ont conduit à des réponses insuffisantes et ont parfois aggravé les problèmes qu’elles étaient censées résoudre. Les mesures en faveur du climat doivent plutôt s’attaquer aux symptômes et aux causes profondes des changements climatiques. La question qui se pose alors est la suivante : « Comment? » 

Remettre en question la manière dont les choses ont toujours été faites et construire de nouvelles façons de penser et d’agir en terrain inconnu sera perturbant. Bien que, dans ce cas, ce soit une bonne chose, ne pas avoir de direction claire peut devenir frustrant et accablant. Les praticiens et les décideurs peuvent alors retomber dans leurs vieilles habitudes et chercher refuge dans leur zone de confort. 

Fort heureusement, il existe des ressources et des approches qui démontrent qu’il est possible de changer de système. The Water of Systems Change de Kania et al. (2018) en est un exemple. Les auteurs décrivent le changement de système comme le processus consistant à « modifier les conditions qui maintiennent le problème en place ». Ils ont identifié six problèmes interdépendants qui maintiennent généralement un problème environnemental ou social en place. L’action climatique a tendance à ne toucher que trois d’entre eux, soit les politiques, les pratiques et les flux de ressources ce qui conduit à des actions en vase clos et à des mesures progressives dont l’impact est limité. Pour changer la façon dont l’action climatique est menée, les praticiens et les décideurs doivent penser différemment ou changer leurs schèmes de pensée. L’exposition à de nouveaux modes de pensée est rendue possible par l’établissement de nouvelles relations et connexions. Faire de la place à ces nouvelles voix, perspectives, valeurs et objectifs et leur permettre d’exercer une influence significative sur l’action climatique nécessite un changement dans la dynamique du pouvoir. 

Il devient de plus en plus évident que la manière dont les praticiens et les décideurs comprennent le problème et élaborent des solutions doit être élargie et davantage axée sur la collaboration. Ce constat est renforcé par l’ajout de principes directeurs dans les cadres nationaux, provinciaux et territoriaux d’adaptation au climat et d’atténuation de ses effets. Ces principes soulignent l’importance de tirer parti des différents systèmes et modes de connaissance, de promouvoir des résultats équitables, de faire respecter les droits des peuples autochtones et d’accroître la collaboration.

Bien que l’engagement des parties prenantes fasse partie de l’action climatique depuis un certain temps, il y a encore beaucoup à faire en ce qui concerne la définition du terme « partie prenante », c’est-à-dire qui est chargé de définir les « parties prenantes » et la manière dont leurs connaissances seront intégrées dans l’action climatique. À mesure que l’action climatique est recadrée et s’étend à de nouveaux domaines, de nouvelles voix et de nouveaux points de vue doivent être engagés et se voir offrir la possibilité de prendre des décisions et de jouer un rôle de premier plan.

Les lunes selon la tradition mi’kmaw

Les lunes selon la tradition mi’kmaw

Alex Cadel, notre spécialiste des services climatiques en Nouvelle-Écosse, explore le calendrier mi’kmaw du point de vue de l’évolution du climat, en analysant les tendances des données relatives à chaque lune.